(communiqué de presse UCLouvain)
4/01/2023
En 2020, Sophie Lucas et son groupe de recherche à l’Institut de Duve parviennent à neutraliser une molécule responsable du blocage des défenses immunitaires en cas de cancer. Un essai clinique est lancé pour tester cette nouvelle immunothérapie en la combinant à une autre, déjà utilisée mais pas toujours efficace dans le mélanome et les cancers du poumon ou de la vessie. Aujourd’hui, la même équipe, et en particulier Sara Lecomte et Julien Devreux, découvre que leur immunothérapie se révèle efficace contre certains cancers du sang également, cette fois sans devoir la combiner à une autre. Leur découverte est prometteuse car ces cancers du sang sont difficiles à traiter. Elle est publiée dans Blood, un journal à très fort impact dans le domaine de l’hématologie et de l’immunologie.
Des années de recherche
Ce résultat s’inscrit dans un long parcours de recherches menées par la présidente de l’Institut de Duve et investigatrice WELBIO.
Une immunothérapie pour contrer des cancers solides … et liquides
Aujourd’hui, le groupe de recherche de Sophie Lucas a réussi à démontrer que les anticorps anti-GARP développés au sein du laboratoire se révèlent très efficaces contre certains cancers du sang, dits « liquides », alors qu’ils avaient été mis au point et sont en phase de test pour des cancers dits « solides » (vessie, poumon, intestin…). En outre, le nouveau traitement agit seul dans ces cancers du sang, sans devoir le combiner avec une autre immunothérapie.
Pour les scientifiques, la découverte était inattendue. Ils savaient depuis longtemps que GARP, la molécule ciblée avec les anticorps, est exprimée sur des cellules T-REG immunosuppressives, mais aussi sur les plaquettes et les mégacaryocytes (des cellules de la moelle osseuse qui donnent naissance aux plaquettes), anormalement abondantes dans certains cancers du sang.
Efficace… pour une raison inattendue
Des anticorps anti-GARP développés par le laboratoire de Sophie Lucas sont actuellement testés dans un essai clinique de phase I pour traiter des patients souffrant de cancers dit « solides » (comme les cancers de la vessie, du poumon, du colon,…). Des travaux récents du labo montrent aujourd’hui que ces anticorps pourraient aussi servir pour le traitement de cancers du sang ou de la moelle osseuse appelés « néoplasmes myéloprolifératifs ». Bien que ces cancers « liquides » soient généralement très difficiles à traiter, les anticorps anti-GARP exercent une activité thérapeutique chez la souris même lorsqu’ils sont utilisés seuls (en « monothérapie »), en agissant sur des cellules immunosuppressives connues sous le nom de « Tregs ». mAb: anticorps monoclonal |
Article décrivant cette recherche
Therapeutic activity of GARP:TGF-β1 blockade in murine primary myelofibrosis.
Lecomte S*, Devreux J*, de Streel G, van Baren N, Havelange V, Schröder D, Vaherto N, Vanhaver C, Vanderaa C, Dupuis N, Pecquet C, Coulie PG, Constantinescu S, Lucas S.
Blood. 2022 Nov 2:blood.2022017097. doi: 10.1182/blood.2022017097
La presse en parle
LeSoir.be - Cancer: des chercheurs de l’UCLouvain découvrent une immunothérapie prometteuse - 29/12/2022
WELRI.org - GARP dans le cancer : l'histoire continue... - 9/01/2023
EngineeringNet.be - Une immunothérapie se révèle efficace contre certains cancers du sang - 12/01/2023
RTFlash.fr- Une immunothérapie se révèle efficace contre certains cancers du sang - 14/02/2023
Aussi sur MSN.com
Financement
Cette recherche a bénéficié de financements de la Fondation contre le Cancer, du European Research Council (ERC), des Actions de Recherche Concertées, du FNRS, de la Région Wallonne et de WELBIO.